Chroniques du Louvre : La légende des siècles.

Chroniques du Louvre : La légende des siècles.

Le Louvre de Napoleon III, 1857, Victor Chavet, ©RMN
Le Louvre de Napoleon III, 1857, Victor Chavet, ©RMN

 

   Le plus grand musée du monde est un lieu fortement contradictoire. Raconter l’histoire du Louvre, c’est déployer au fil des siècles un long quiproquo qui se termine, contre toute attente, par un heureux dénouement. Ce Louvre du XXIe siècle prodigieux, cette institution épanouie qui rayonne mondialement a été pendant longtemps un palais bancal. Il fut pour les souverains successifs à la fois bien utile et franchement encombrant.

Son histoire est singulière entre toutes. Quel autre château en France peut aligner autant de siècles, autant de rois, autant d’usages ? Quelle merveille que de lire en transparence, derrière les toiles de maîtres et les statues d’exception, les circonvolutions de l’histoire française ! Il y a l’histoire des œuvres, l’histoire des collections, et l’histoire du palais. Elles rivalisent, se complètent et se marchent dessus. Leur dialogue frappe fortement notre imagination. Quand on déambule dans le Louvre, les murs, les lieux et les œuvres s’entrechoquent ; c’est un sentiment particulier à ce lieu, une sensation d’épaisseur esthétique, historique et humaine.

C’est ce condensé de l’histoire du pouvoir et du génie français que nous allons suivre dans une série de chroniques sur les salles du Louvre. Nous découvrirons, ensemble, une salle et les œuvres qu’elle contient. Le jeu est d’autant plus amusant que le lien est souvent riche entre les deux ! C’est un des grands mérites de la précédente génération des conservateurs qui ont su, lors du dernier redéploiement des collections (le « Grand Louvre », 1981-1993), ne pas briser toutes les connivences séculaires entre les collections et le vieux château.

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